Catégorie : Exposants
Black Sheper
« Attiré par les surréalistes, et grand rêveur depuis ma plus tendre enfance, mon jeu favori était de discerner des visages et des corps. Dans les nuages, l’eau sur le sol, les éclats de murs, l’écorce des arbres,…
Au fur et à mesure de mon apprentissage artistique, j’ai travaillé sur l’accident et la peinture compulsive.
J’ai débuté sur carton lisse, pour ensuite travailler sur toile, afin de créer mes propres fonds incontrôlés. Le hasard a une part importante dans mon processus créatif. Je déverse une peinture acrylique très liquide sur mes supports et les couleurs encore fraîches se mélangent à même la toile. C’est ainsi que je développe des effets picturaux originaux et personnels.
Ensuite je retravaille les lignes et les courbes pour faire apparaître des visages, des animaux et des masques qui s’entremêlent les uns aux autres.
Les personnages, que l’on trouve dans ma peinture, représentent pour moi les énergies et les forces protectrices du monde et de la nature, comme on a pu souvent le voir dans l’art des multiples civilisations à travers l’Histoire.
On peut identifier mon procédé de création au terme Hirameki (inspiration immédiate en japonais). C’est une manière ludique de travailler l’imaginaire et de donner vie à des entités à partir de tâches et de formes abstraites.
Je souhaite montrer au spectateur, qu’en partant d’un certain chaos, il est possible de tendre vers l’équilibre.
Je désire que mes toiles aient «mille et une» lectures, et que celui qui se perd à l’intérieur puisse se raconter des histoires, dans la multitude de détails qui s’offrent à lui.
Je dis souvent que nous sommes des puits à influences, c’est pour cela que l’on peut retrouver beaucoup d’artistes différents dans mon travail, que ce soit dans la peinture, le manga, la bande dessinée, le graphisme et tout autre élément qui peut toucher ma sensibilité. »
John McNorton
John McNorton était directeur du Centre of Art and Design Education au sein de l’University of Wales Institute Cardiff et il enseignait le dessin, une formation pratique, théorique et technique, pour les étudiants de troisième cycle en éducation, céramique, et arts plastiques. Il intervenait également au Royal College of Art, à Londres.
Il continue d’intervenir régulièrement en Grande-Bretagne et en Europe au sein de plusieurs écoles supérieures de beaux arts et organisations artistiques, pour diverses actions (ateliers, séminaires, colloques…) et expose aussi ses œuvres en France et à l’étranger.
John est titulaire d’un doctorat en dessin, “ Choreography of Drawing – the consciousness of the body in the space of a drawing « , Royal College of Art 2003. Il continue l’exploration de ses idées, via sa pratique personnelle et ses ateliers spécifiquement conçus pour stimuler les compétences, pratique et théorique de l’action créative en dessin.
John et Grete McNorton ont fondé DRAWinternational, un espace de recherche et d’expérimentation autour de l’art et design conçu pour le développement et la promotion de la création contemporaine, dans l’enseignement et la pratique professionnelle – situé 8 rue du château, 82160 Caylus, France.
Joël GARANGER
Passionné de cinéma dès son plus jeune âge, Joël GARANGER a pris l’habitude de modeler ses établissements préférés, ainsi que ses stars adulées. Si, par la suite, il a exercé dans ce domaine comme monteur, c’est en venant s’installer dans la région comme bouquiniste, qu’il a poursuivit ses créations, croquant avec son regard acerbe et précis les particularités des âmes rencontrées au gré de ses activités.
Misanthrope éclairé, il a accepté de sortir de son ermitage, pour se joindre au projet Caylus Arts. Ce dont nous lui sommes gré.
Joël GARANGER a écrit « Les chutes du monteur », que vous pouvez trouver au format Kindle, ici. Il est l’auteur d’un recueil d’histoires courtes, « Les petites malices », ici. Il a également participé à « Six hommes sans histoire(s) », ici.
Belbet on the Ground
«QUIA NOMINOR LEO»*
À travers les animaux et Belbet on the Ground, c’est essentiellement de l’homme que nous souhaitons parler, de la place qu’il a prise et imposée à toute forme d’espèce vivante sur la planète.
Il est le roi de tout, s’accapare et s’octroie ce dont il a besoin, sans commune mesure avec aucune autre espèce.
Tout peut possiblement lui appartenir, l’air, l’eau, la terre, l’espace, la chair, la vie, persuadé que tout lui est acquis.
Or sa suprématie ne s’arrête pas là, son rapport aux femmes n’est pas en reste.
Ces animaux classifiés comme laids, moches, répugnants, dangereux, ou nuisibles nous parlent aussi des hiérarchies mises en place dans les sociétés au cours de son histoire.
Aux beaux, aux grands, forts, et riches le sommet de la pyramide!
Aux plus ou moins beaux, plus ou moins grands, plus ou moins forts, plus ou moins riches, les restes à se partager.
Sous couvert de normalité, du «ça a toujours été comme ça», ou du «c’est comme ça que ça marche depuis toujours», ce système perdure. Il est profondément absurde, dégueulasse et injuste; non seulement la majorité ne bénéficie pas des richesses et des avantages qu’il génère, mais surtout qu’il n’apporte ni stabilité, ni paix. Au sein même de son propre groupe les nuisibles existent.
Pourtant, l’homme n’est pas méchant par nature, il ne maîtrise juste pas ses peurs, ne sait pas les identifier et plutôt que de les combattre il s’en prend aux autres! Et le plus faible, sera le mieux…
Belbet on the Ground.
BOUC – Sébastien GASTALDI et Colin CASTELL.
* Fable de Phèdre (I,5) dont La Fontaine s’est inspiré pour l’expression «la part du lion». Pour les puristes: « Ego primam tollo, nominor quoniam leo (Phèdre) ». « Je prends la première (part), parce que je m’appelle lion (Phèdre) ». Phèdre semble d’ailleurs s’être taillé la part du lion, dans cette affaire, puisqu’à l’origine, la fable est d’Esope, seulement traduite en latin par Phèdre.
Expo de Belbet on the Ground à Castelnau-Montratier-Sainte-Alauzie, à compter du 12 juillet 2018.
BOUC – Sébastien GASTALDI
Très tôt, Bouc – Sébastien GASTALDI a le goût de l’ailleurs. Tournant le dos aux études classiques, il entre comme apprenti chez les Compagnons du Devoir. Apprenti chaudronnier, comme avant lui, son père et son grand-père. Cinq années riches d’expériences et de techniques partagées. Cette première confrontation avec le métal lui permettra de découvrir et d’apprécier un panel de phénomènes de couleurs? selon que le métal est meulé, scié ou chauffé.
Après des années de voyages, de rencontres et de transmission de savoirs, Bouc – Sébastien GASTALDI entreprend une formation de ferronnier d’art. Cette fois-ci, le métal n’est plus en feuille, mais en lingot. On ne le travaille plus à froid mais à chaud. Nouvelles textures, nouvelles couleurs, nouvelles possibilités.
Bouc – Sébastien GASTALDI découvre alors un autre aspect, une autre esthétique et une autre façon de travailler cette matière si particulière. Durant cette formation, il obtient même les clefs du «parc à ferraille» et se lance dans la fabrication de lampe, chaise, bougeoir… Ses premiers objets, ses premières créations…
En 2000, la création d’un premier atelier semble évidente, et le travail de l’artiste porte très vite ses fruits, successivement reconnu par le prix d’encouragement d’Atelier d’Art de France en 2004, et lauréat du prix SEMA de la création contemporaine de la Chambre des Métiers d’Art du Tarn en 2006.
Désormais installé à Caylus, BOUC participe également à des oeuvres communes avec Colin CASTELL, dans le cadre de Belbet on the Ground.
«Mon atelier est la continuité de ma chambre d’enfant». Bouc – Sébastien GASTALDI n’a qu’un seul principe, une seule ambition face à la matière brute: laisser s’envoler son imagination, laisser courir ses mains à l’écoute de ses sensations. Une sculpture peut se terminer en chaise, comme en tout autre chose. Rien de défini, rien de préconçu. Pour Bouc, le métal est le matériau idéal car, selon lui, on peut absolument tout fabriquer.
De la pure création à la récupération, il n’y a qu’un pas. Ainsi cette superbe rambarde de balcon ouvragée deviendra bien vite une rampe d’escalier originale…
Non content de plier le métal à sa volonté, Bouc – Sébastien GASTALDI invente ses propres techniques, s’associe avec d’autres créateurs, mélange les matières, pour nous proposer une gamme d’objets d’ameublement hors du commun.
«Quelques mots sur moi et mes créations…
S’il y a une démarche difficile à décrire, celle de la création en est une, processus qui, du début à la fin de sa conception, dans la douleur et l’euphorie oscille, en permanence, entre maîtrise et surprise.
Sans dessin au préalable, l’oeuvre n’en a pas plus de dessein. L’artiste n’est que l’interprète ou le vecteur d’une idée, d’une pulsion, qu’il ne peut définir qu’en fin de course, mais qu’il se doit de sortir, d’accoucher, de pondre, de matérialiser, au risque de devenir insomniaque ou fou!
Partie intégrante de mon environnement depuis l’enfance (par mon père et mon grand-père), le travail du métal est pour moi synonyme d’odeur, de sons, de couleurs et de chaleur.
Depuis un apprentissage commencé en 1985, le fer n’a cessé de m’accompagner et de me surprendre, faisant à quelques rares occasions, place à d’autres matières. Entre capacité et incapacité de l’un comme l’autre, dans un tango qui n’a rien d’argentin, la matière et moi donnons corps et âmes, aux créations comme aux commandes.
Sans idée préalable d’un résultat final, pas même entrevu, je n’ai a priori aucun concept; amoureux de la ligne, l’oeuvre une fois terminée m’anime tel un ventriloque, comme l’ivresse ferait discourir l’amant. Les Compagnons ont coutume de dire que l’outil est le prolongement de la main, ma création, elle, est le prolongement de mon âme.»
«Faire s’asseoir les gens, les allonger, les inviter tant à l’introspection qu’à la contemplation, réduire leur vitesse à zéro jusqu’à suspendre le temps. Ne plus Faire pour être.»
Colin CASTELL
Colin CASTELL est né en 1975, à Toulouse, de parents d’origine espagnole. Après un bac scientifique en spécialité biologie, il décide de suivre des études d’arts plastiques. Refusé au concours d’entrée à l’école des beaux-arts de Toulouse, il fait une première année de DEUG en histoire de l’art, puis entame un DEUG d’arts plastiques tout en travaillant comme modèle vivant à l’école des beaux-arts de Toulouse.
Après trois années d’études plus ou moins chaotiques et un nouvel échec au concours d’entrée aux beaux-arts, Colin CASTELL est reçu à l’académie royale des beaux-arts de Bruxelles en gravure. Il passe ensuite 3 ans à l’académie des beaux-arts de Varsovie en tant qu’auditeur libre. A son retour en France en 2005, il termine sa licence d’arts plastiques. En 2007, il obtient un CAP de soudeur semi-automatique et réalise ses premières sculptures.
Il vit et travaille à Caylus depuis 2005. Colin CASTELL est un être tout de curiosité perpétuellement à la découverte du monde. Ses premières études scientifiques lui ont laissé le goût de regarder au-delà des apparences, de sonder sous l’épiderme, de chercher ailleurs de nouvelles façons de voir le monde. Ce statut de peintre nomade lui convient assez, il se veut constamment ouvert à de nouvelles approches et prêt pour de nouveaux dépaysements. Son travail reflète bien cette curiosité minutieuse, cet étonnement perpétuel devant ce qui est et ce qui est caché. Le plus souvent, les sujets sont peints au format réel. A partir de 2004, il expose régulièrement ses oeuvres, que ce soit dans des espaces dédiés (Centre national d’art contemporain de l’abbaye de Beaulieu, espace Apollo de Mazamet, salon des Méridionaux de Toulouse…) ou dans des lieux moins conventionnels (boucherie, église de Caylus, …). En 2013, première création commune avec Bouc – Sébastien GASTALDI et naissance de la légende du Loup de Caylus, ainsi que de Belbet on the Ground.
Acteur de ses propres toiles, dans des autoportraits expressionnistes, Colin CASTELL s’intéresse actuellement aux autres espèces animales. Il réactualise une pratique ancienne, celles des chasseurs de la préhistoire qui dessinaient dans ces étranges lieux que sont les grottes. Ce n’est pourtant pas ce côté mystique qui l’intéresse dans l’art pariétal, mais le primitivisme et le réalisme, comme l’intéressent les repentirs et la sobriété des couleurs. Est-ce un moyen pour lui de comprendre comment c’est fait, comment ça bouge? S’agit-il uniquement d’études anatomiques? Et si ce n’était qu’un moyen de se représenter sa propre différence et sa condition d’homme? Et, plus simplement, si c’était le seul plaisir de dessiner des animaux? Colin CASTELL aime se faire plaisir.
Sa peinture est un jeu, jusque dans ses titres. Mais le spectateur voit bien autre chose, un grand talent de dessinateur, un art du trait puissant, saisissant. Les ombres portées accentuent le mouvement. Le choix des très grands formats participe aussi à l’expression forte de ces créatures en mouvement. Animaux communs de nos campagnes, bêtes plus étranges et lointaines, cette nouvelle arche de Noé est en marche.